Monsieur le Président,
Je voudrai tout d’abord vous adresser mes félicitations pour la
présidence du mois du Conseil de
Sécurité et vous exprimer mes sincères vœux
du plein succès dans vos travaux.
Au Représentant Spécial du Secrétaire General des Nations Unies en
Guinée-Bissau, Monsieur le Président Ramos Horta, je voudrai lui féliciter pour
le rapport très instructif et précis qu’il vient de présenter et lui manifester
notre totale confiance et surtout notre entière disponibilité à coopérer avec lui dans l’accomplissement de vos
missions.
Je salut Mme. Ambassadeur Maria
Luiza Viotti, Présidente de la Configuration Guinée-Bissau, de la CCP, Monsieur
Ambassadeur Antonio Gumende, Représentant Permanent du Mozambique auprès des
Nations Unies et Président en exercice
de la CPLP, Ambassadeur Issuf Bamba,
Représentant Permanent de la Cote d’Ivoire auprès des Nations Unies et Président en exercice de la CEDEAO et je
leur remercie pour leur engagement constant dans le processus de la
consolidation de Paix en Guinée-Bissau.
Je voudrai également saisir l’occasion pour rendre un hommage à l‘engagement
de la CEDEAO et de l’UEMOA pour le soutient financier qu’ils n’ont pas cessé d’apporter à la
Guinée-Bissau au long de cette période de transition.
Monsieur le Président,
C’est avec un optimisme particulier, que je m’adresse au Conseil de
Sécurité aujourd’hui, car la prorogation
du mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau (BINUGBIS) recommandé
dans le rapport du Secrétaire General pour la période d’une année, témoigne de
l’engagement indéfectible de l’organisation des Nations Unies à continuer à prêter
son assistance à la Guinée-Bissau dans sa quête pour la consolidation de la
paix.
Cet optimisme s’est renforcé du fait que, contrairement à la période qui a
précédé le coup d’Etat d’Avril 2012, aujourd’hui nous assistions de plus en
plus à une entende entre les différents acteurs nationaux et une convergence
des positions des organisations internationales partenaires de la Guinée
Bissau, qui s’est illustrée en Décembre dernier, à l’initiative de l’Union
Africaine, par l’envoi d’une mission conjointe d’évaluation composée par l’ONU,
UA, CEDEAO, UE et la CPLP) en Guinée-Bissau, dont les recommandations nous
semble importantes pour la continuité de leur coopération.
Monsieur le Président,
La présentation de ce rapport intervient dans un moment où la Guinée Bissau
s’apprête à rentrer dans une nouvelle phase de transition, qui est le résultat
de l’engagement des acteurs nationaux et conformément aux exigences de la
Communauté Internationale, à conduire le pays le plus rapidement possible, au retour
à l’ordre constitutionnel à travers l’organisation des élections libres, équitables et
transparentes.
Dans cette optique, nous nous réjouissons de souligner qu’un accord
politique de principe, visant à confirmer la période de la transition jusqu’au
31 Décembre 2013, l’organisation des élections au mois de Novembre de l’année
en cours, la formation d’un gouvernement plus inclusif ainsi que la nomination
du Président de la Commission Nationales des Elections, a été conclu le 30
Avril dernier, par les différents partis politiques, la société civile et les chefs
militaires.
Les efforts visant à conférer la transition un caractère inclusif
s’illustre encore par l’élaboration d’un nouveau pacte de régime qui est en
cours d’étude et conséquent approbation
à l’Assemblée Nationale. De ce nouveau pacte de régime, il convient de
souligner la création, sous tutelle de l’Assemblée Nationale, d’un forum de concertation entre les acteurs
de la transition.
Depuis quelques jours, le Président de la Transition, mène des
consultations très intenses avec les différents acteurs politiques, sociaux et
autres en vue de la formation d’un gouvernement inclusif. Tout mène à croire
que ce gouvernement aura le jour dans les jours à venir.
Monsieur le Président,
Nous nous réjouissons de constater que dans le rapport présenté tout à
l’heure, le Secrétaire General ait recommandé que le processus de la consolidation de la
paix en Guinée Bissau soit mené en deux (2) phases. La première que s’achèverait
avec la réalisation des élections présidentielles et législatives, devant être caractérisée
par la création d’un climat propice à la tenue de ces élections d’une manière
libre, équitable et transparente.
La deuxième phase post-électorale, s’achèverait à la fin du mandat du
gouvernement qui sera élu et devra se concentrer sur la consolidation d’un
environnement politique, social, économique et de sécurité en procédant aux réformes et renforcement des institutions de l’Etat.
La Guinée-Bissau à elle seule, difficilement pourra faire face aux défis
qui s’imposent pendant ces deux (2)
phases susmentionnées, faute des moyens et des ressources nécessaires qui
requièrent ces opérations ainsi que l’extrême fragilité des instituions de
l’Etat. Pour ces raisons donc, nous sollicitons l’appui de la Communauté
Internationale que nous remercions déjà pour l’assistance qu’elle a bien voulu
accorder à notre pays tout au long de son parcours.
Malgré les situations difficiles que notre pays ait connues tout au long de
ses quarante (40) ans de vie en tant que
nation indépendante, la Guinée-Bissau et son peuple demeurent croyant de la
viabilité de notre pays et nous n’épargnerons aucun effort dans la construction
d’un modèle de l’Etat dont rêvait notre père fondateur Amilcar Cabral, en
procédant aux réformes visant à renforcer les institutions de l’Etat, notamment
dans le secteur de la défense et sécurité, de la justice, afin qu’elle soit
opérationnelle et efficace dans le combat contre l’impunité. En fait, faire en sorte que la justice dans
notre Pays soit à la portée de tout citoyen, de façon, à faire de la
Guinée-Bissau un espace de tranquillité, prospère et agréable pour vivre.
Monsieur le Président,
Au moment où je m’adresse à vous, toutes les écoles publiques sont encore une
fois en grève, déclenchée il y a trois jours par le syndicat des professeurs au
niveau national, et ce pour durer un mois, pouvant sérieusement
compromettre l’année scolaire.
La campagne de noix de cajou, principal produit d’exportation de la
Guinée-Bissau, est sérieusement compromise du fait du manque de la liquidité
sur le marché ;
Notre économie, qui est largement dépendante de l’aide extérieure, est
pratiquement en ruine, suite au blocage de nos principaux partenaires,
conséquence du Coup d’Etat d’Avril 2012.
Pour cela et pour conclure il s’avère nécessaire et urgent qu’une
assistance humanitaire soit exceptionnellement octroyée à notre pays en vue de
l’aider à surmonter ces défis ponctuels.
Je vous remercie Monsieur le
Président.